DEFINITIONS :


L’ostéopathie : «  L’ostéopathie consiste, dans une compréhension globale du patient, à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement les dysfonctions de la mobilité des tissus du corps humain susceptibles d’en altérer l’état de santé ».


L’ostéopathe : Personne physique qui reçoit et examine les patients en première intention, en tenant compte des interactions des différents systèmes (anatomiques et environnementaux). L’ostéopathe établit un diagnostic, suivant les principes de l’ostéopathie afin de traiter, prévenir les troubles fonctionnels ou orienter – si besoin – le patient vers d’autres professionnels de santé. Il utilise sa main pour ses actions de traitement ».


Une approche systémique : «  L’ostéopathe examine l’ensemble des systèmes physiologiques du patient. Il recueille ainsi des nombreuses données dont il hiérarchise l’influence sur le fonctionnement général du patient. Il évalue les interrelations croisées entre les dysfonctions recensées afin de définir la somme des paramètres qui ont abouti à la symptomatologie présentée. A la suite de cette démarche, il décide du traitement le mieux adapté à sa résolution, portant concomitamment sur plusieurs systèmes ».1


1 : TARDIF Jacques. L’ostéopathie en langage du XXIème siècle. In Devenir ostéopathe Agir avec compétence. Saint-Etienne : SNESO Editions, 2012, p. 34

 

 

 

LEGISLATION :


Arrêté de 1962 : l’ostéopathie était réservée aux seuls docteurs en médecine.


Article 75, loi Kouchner n° 2002-303 du 4 mars 2002 : relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. «  L’usage du titre d’ostéopathe […] est réservé aux personnes titulaires d’un diplôme sanctionnant une formation spécifique à l’ostéopathie […] délivré par un établissement de formation agréé par le ministre chargé de la santé… » après des décennies de procès pour exercice illégal de la médecine.


Décrets d’application n° 2007-435 du 25 mars 2007 : relatif aux actes et aux conditions d’exercice de l’ostéopathie. « Les praticiens justifiant d’un titre d’ostéopathe sont autorisés à pratiquer des manipulations ayant pour seul but de prévenir ou de remédier à des troubles fonctionnels du corps humain », « manipulations musculo-squelettiques et myo-fasciales, exclusivement manuelles et externes ». Ils positionnent l’ostéopathie comme un « titre », et non un métier ou une profession de santé. Chaque praticien doit depuis s’inscrire sur les listes de l’Agence Régionale de Santé où il se voit attribuer un numéro ADELI. Mon numéro ADELI : 130008899


Décret d’application n° 2014-1505 du 12 décembre de 2014 : il encadre la formation, qui doit se dérouler dans des écoles agrées. La formation dure 5 ans avec 4860 heures, dont 3360 de théorie et travaux pratiques, et 1500 heures de pratique clinique, avec au moins 150 consultations. La formation se partage entre sept  unités de formation en sciences et concepts et technique de l’ostéopathie.

 

 

 

HISTOIRE :


L’ostéopathie est née au XIXème siècle aux Etats-Unis sous l’impulsion d’Andrew Taylor Still. La médecine moderne connait à l’époque une révolution, les principaux progrès médicaux s’effectuent en Europe, sous l’impulsion d’hommes tels que Claude Bernard, Louis Paster, Joseph Lister ou encore Robert Koch. Andrew Taylor Still influencé par de nombreux scientifiques et philosophes, développe au fil de sa vie de praticien une vision originale de l’homme et du patient, le replaçant dans sa complexité intrinsèque et dans sa relation à son environnement.
Légalisée aux Etats-Unis à la fin du XIXème siècle, l’ostéopathie se répand progressivement dans les pays anglo-saxons, puis en Europe au cours du XXème siècle où elle peine encore à trouver un statut officiel.

 

 

 

LES PRINCIPES :


Riche de ces inspirations, Andrew Taylor Still établit les principes fondateurs de l’ostéopathie :


L’unité de l’être : le corps, unité biologique par le biais de plusieurs systèmes (nerveux, vasculaires, muscles, fascia …), interagit avec l’environnement. L’atteinte d’une de ses parties modifie l’équilibre, l’harmonie du corps entier. L’ostéopathie doit donc permettre de retrouver non seulement la fonction de la partie atteinte, mais aussi l’équilibre de l’ensemble du corps.


L’auto-guérison : le corps a une tendance naturelle à s’autodéfendre, à s’autoréguler, à revenir à l’équilibre. Le corps possède tous les éléments nécessaires à cette auto-guérison, l’ostéopathe ne sert que de vecteur pour que ceux-ci s’expriment.


La structure gouverne la fonction et vice-versa : le terme de structure s’applique aux os, muscles, ligaments, tendons, tissus de soutien, organes, cellules.  Chaque partie du corps est anatomiquement constituée, par sa forme et sa place, à remplir au mieux une fonction particulière (ex : structure intestinale adaptée à la fonction digestive).


La règle de l’artère : le sang est capable de générer les substances nécessaires à maintenir l’immunité naturelle contre la maladie. L’intégrité des systèmes circulatoires (sang et lymphe) de même que du système nerveux était pour Andrew Taylor Still une condition indispensable à la bonne santé.
Le système locomoteur : le système neuro-musculo-squelettique est plus qu’une charpente : il permet le mouvement, donc la vie. Sa moindre dysfonction peut entraîner un effet sur la physiologie du corps entier.1


1 : TARDIF Jacques. L’ostéopathie : des origines à maintenant. In Devenir ostéopathe Agir avec compétence. Saint-Etienne : SNESO Editions, 2012, p. 24

 

 

 

TECHNIQUES OSTEOPATHIQUES :


Les mains de l’ostéopathe sont son principal outil de travail et permettent de palper, tester, diagnostiquer, corriger et contrôler. Nous les considérons comme les mains qui « pensent, sentent et voient ». Elles sont éduquées à percevoir :
-    Des structures anatomiques
-    Des macro-mouvements (visibles)
-    Des micro-mouvements (invisibles mais perceptibles au toucher)


Pour faciliter le diagnostic et le choix du traitement ostéopathique, des auteurs anglo-saxons, Anthony Chila, Luis Liu Perez, Jason Sneed er David Elan définissent cinq modèles :
-    Modèle biomécanique
-    Modèle respiratoire et circulatoire
-    Modèle énergétique et métabolique
-    Modèle neurologique
-    Modèle comportemental et psycho-social

 

Après avoir évalué le modèle de traitement, plusieurs types de corrections existent afin de choisir au mieux celle qui correspond au type de dysfonction :

Techniques structurelles : elles permettent d’aborder les segments osseux, articulaires, musculaires, tissulaires du corps. Ostéopathie structurelleUtilisées par exemple pour prendre en charge une tendinite, une pubalgie, un lumbago, un torticolis … Il existe des techniques diverses :

  • HVBA (haute vélocité basse amplitude) / trust : mouvement vif et bref effectué dans le sens d’une mobilité restreinte afin de surprendre les tissus et d’informer le système nerveux. Ces techniques sont contre-indiquées chez les personnes âgées et les nourrissons par exemple.Ostéopathie musculaire

  • Energie musculaire : la fonction motrice d’un segment musculaire est utilisée afin de rétablir la mobilité restreinte. Il sera par exemple demandé au patient d’effectuer des contractions musculaires contre la résistance du praticien selon des positionnements précis ou par le biais de  la respiration.

  • Fonctionnelle : travail sur la mobilité des fasciae, ou aponévroses qui sont de fines membranes entourant les muscles et diverses structures anatomiques et favorisant leurs glissements lors des mouvements.

 


Techniques viscérales : elles permettent d’aborder la mobilité et le fonctionnement d’un organe. Ostéopathie viscéraleElles peuvent porter sur trois systèmes principaux : thoracique (loge viscérale du cou, cœur, poumon), abdominale (organes digestifs et reins), petit bassin (contient la majeure partie du système uro-génital).

  • La mobilité de l’organe sera ressentie par l’intermédiaire des ligaments qui les unissent entre eux, avec la structure osseuse ou bien le diaphragme.
  • La fonction de l’organe sera travaillée par l’intermédiaire du système nerveux autonome / neuro-végétatif envoyant des informations neurologiques de type orthosympathiques pour la colonne vertébrale et parasympathiques pour le crâne et le sacrum.

 

Techniques crâniennes : elles permettent d’évaluer la déformabilité et la micro-mobilité des différentes structures anatomiques du crâne.Ces mouvements sont non-visibles.

  • Un travail de la mobilité des divers os crâniens par l’intermédiaire de leur sutures (type d’articulation), et des muscles, ligaments et fasciae.
  • Un travail sur les MTR (membranes de tensions réciproques : enveloppes du cerveau et de la moelle épinière), permettant une influence sur la circulation du liquide céphalo-rachidien. Un travail crânien s’étend donc à travailler la mobilité du bassin également (prolongement des MTR).